L’immunothérapie cellulaire est actuellement en pleine expansion en cancérologie. Il s’agit d’une approche thérapeutique utilisant des cellules du système immunitaire pour remplacer, réparer, augmenter ou modifier l’activité biologique d’un tissu endommagé. Ce principe est largement utilisé dans le traitement des hémopathies malignes, avec des thérapies cellulaires anciennes comme l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, ou plus récentes comme les cellules CAR-T (Chimeric Antigen Receptor-T). Ces thérapeutiques sont certes efficaces, mais il existe à ce jour de nombreuses difficultés à ontrôler ces cellules une fois réinjectées au malade.

Dans le cadre d’une collaboration entre l’équipe Protéostasis (UNH-INRAe) et le sous-groupe Immunothérapie de l’équipe CHELTER (CHU), nous avons établi une preuve de concept de l’utilisation possible, dans les lymphocytes T, de la technologie NUTRIREG, qui permet d’induire l’expression d’un gène à orientation thérapeutique, suite à la consommation d’un régime carencé en un acide aminé. L’utilisation possible de cette technologie en immunothérapie cellulaire ouvre de nombreuses possibilités thérapeutiques préventives ou curatives, en fonction du gène médicament exprimé, et du moment auquel il est exprimé, que ce soit pour freiner une toxicité ou au contraire pour stimuler l’efficacité de la thérapie cellulaire étudiée.

Les lymphomes T périphériques (LTP) forment un groupe hétérogène d’hémopathies de mauvais pronostic dont l’incidence est d’environ 800 nouveaux cas par an en France. Il existe 3 sous types plus fréquents incluant les lymphomes TFH, les PTCL-NOS et les ALCL ALK+/- et des sous types rares (EATL, MEITL, NK/T nasal-type, BiALCL, HSTL et ATLL). Nous avons conduit dans les LTP deux études prospectives l’une de phase 3 en première lignes (AATT, Blood 2021) et l’autre de phase 2 (TOTAL, ASH 2022) en rechute ainsi qu’une étude de cohorte sur les MEITL (Haematologica 2022) dont nous rapporterons les résultats. Les projets en lien avec le groupe LYSATOMIC du LYSA sont la mise en place d’un Réseau d’Excellence Clinique (LABREXCI), la poursuite des investigations cliniques et la valorisation translationnelle collaborative aujourd’hui soutenu par le TRANSCAN EuroTClymp, porté pour la France par le CHU de Clermont-Ferrand. Nous nous intéressons en particulier à l'apport de thérapies cellulaires comme l'allogreffe dans le traitement des ces pathologies au pronostic particulièrement péjoratif.